«Dis, j’ai mal ici, tu sais ce que ça pourrait être?»
En tant que thérapeute, on vous a probablement déjà demandé des conseils médicaux hors de votre cabinet. Mais ce type de consultation spontanée en famille ou entre amis pose les problèmes suivants:
- Vous ne pouvez pas procéder à un examen complet de la personne
- Vous ne connaissez pas l’intégralité de ses antécédents médicaux
- Vous ne pouvez pas garantir un suivi spécialisé
Par ailleurs, de nombreux thérapeutes sont réticents à poser des questions intimes aux personnes de leur entourage sur leur passé médical, ou il arrive que la personne demandant conseil ne donne pas toutes les informations. Il vous manque donc une connaissance complète et détaillée des troubles présentés et vous ne pouvez pas garantir des conseils objectifs. Dans ces conditions, il est recommandé de ne pas donner de conseils médicaux à vos proches.
Un conseil bien intentionné peut être nocif
Les conseils posent notamment problème lorsqu’ils font référence à un traitement spécifique. L’American Medical Association déconseille explicitement aux médecins et thérapeutes de se traiter eux-mêmes et de traiter leurs proches. Il existe en effet un risque majeur de voir la capacité de discernement professionnelle altérée par les émotions personnelles. En tant que thérapeute praticien, vous devez toujours faire passer au premier plan la protection de votre clientèle, ainsi que votre propre protection. Demandez-vous donc s’il est bien raisonnable d’accepter une consultation hors du cabinet.
Donnez des conseils généraux
Naturellement, vous n’êtes pas non plus obligé de refuser catégoriquement toute demande de conseil. Après tout, cela prouve également que vous êtes une personne digne de confiance, dont les compétences spécialisées sont appréciées. De nombreux conseils sont parfaitement inoffensifs, comme «essaie de manger plus sainement», «arrête de fumer», «tu devrais tenter la méditation», etc. Même si l’on vous pose une question générale sur votre domaine de spécialité, telle que «comment favoriser le flux du Qi?», «quels aliments sont recommandés par l’enseignement ayurvédique pour l’hiver?», vous pouvez y répondre en toute bonne conscience, tant qu’elle ne dépasse pas vos compétences.
En cas de doute
Votre cabinet reste évidemment le meilleur endroit pour mener des consultations ou des examens thérapeutiques. Il vous permet aussi de garantir une documentation consciencieuse et le respect du secret médical. Cependant, en cas de doute, n’hésitez pas à refuser poliment le traitement. Vous pouvez en revanche offrir d’autres formes de soutien, en aidant par exemple le patient à rechercher un thérapeute ou un spécialiste médical qualifié.
Source: www.medinside.ch/medizinischer-rat-fuer-freunde-besser-nicht-20220824